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Après le suicide d’un proche

7 / 03 / 2018

Perdre un être cher est en soi une expérience bouleversante et douloureuse. Perdre un être cher en raison de son suicide, c’est entamer un deuil particulier et compliqué. Comment pleurer cette mort choisie et non subie? Un suicide est associé à tant de douleur, pour celui qui a choisi de partir, mais aussi, pour ceux qui restent. La culpabilité, la honte, l’isolement, la colère, la peur et l’incompréhension s’ajoutent au chagrin des survivants et complexifient le deuil après suicide.

Culpabilité

La culpabilité dans le deuil après un suicide revêt une intensité considérable chez les proches. Plusieurs croient qu’ils auraient pu empêcher la personne d’agir ou reconnaître les signaux d’avertissement : «  Je n’ai pas vu, j’aurais pu, j’aurais dû… « . Ils ont l’impression d’avoir échoué dans leur rôle de parent, d’ami, de frère, de sœur.

S’amorce alors la quête du «  Pourquoi ? « . Quasiment aucun proche n’y échappe. Encore et encore, les endeuillés relisent les messages échangés avec la personne disparue, se repassent le film de leurs conversations, questionnent l’entourage et élaborent mille et une hypothèses pour tenter de comprendre l’incompréhensible. Derrière cette quête se cache l’espoir de trouver quelque chose qui mettra un terme à cette conviction qu’ils sont, d’une façon ou d’une autre, responsable du suicide.

Cette culpabilité favorise aussi parfois l’émergence de «  punitions  » que s’inflige elle-même la personne en deuil pour expier ce qu’elle perçoit comme étant de sa faute : elle ne s’autorise plus le droit d’être heureuse, de rire, de s’amuser, elle restreint son champ de vie.

Honte

La honte, directement liée à la culpabilité, caractérise aussi bien souvent le deuil après suicide, puisque cet acte ultime porte encore son lot de tabous. Anticipant les jugements et le rejet, certains endeuillés évitent le sujet et vont même jusqu’à mentir sur les causes de la mort de leur proche pour éviter d’avoir à se justifier. Par conséquent, la honte enferme fréquemment la personne en deuil dans le silence.

Isolement

La culpabilité et la honte renforcent aussi cette tendance au retrait social et à l’isolement qui est propre au vécu du deuil. Les personnes en deuil par suicide ont souvent tendance à s’auto-exclure des réseaux de soutien, ne se croyant pas dignes de recevoir de l’aide, comme ils n’ont pas su en donner à leur proche disparu.

De plus, comme mentionné, les tabous autour du suicide étant encore bien présents dans notre société, un palpable malaise plane sur la conversation dès la mention du suicide d’un proche. Les endeuillés ressentent donc souvent une gêne lorsque vient le temps d’en parler et répriment alors l’expression de leurs sentiments. Ce malaise est aussi souvent interprété par les endeuillés comme du jugement et du rejet, ce qui les conduit bien souvent à s’isoler.

Néanmoins, l’endeuillé n’est pas le seul responsable de son isolement : l’entourage est parfois aussi en cause. En effet, souvent, les proches ne savent pas comment parler aux gens qui vivent ce type de deuil et se sentent inconfortables en leur présence. Ils en viennent donc, involontairement, à les éviter.

Colère

Ne semblant pas respecter l’ordre naturel des choses, le suicide révolte. Les endeuillés par suicide ressentent donc souvent une vive colère. Elle peut se focaliser sur autrui dans une recherche de boucs émissaires (médecins incompétents, patrons exigeants, amis insensibles, parents indifférents, etc.) ; contre soi, en raison de son sentiment de culpabilité, et finalement, contre la personne disparue.

Le survivant se sent alors abandonné par le défunt et méprise son geste. Difficile néanmoins de s’emporter contre celui que l’on pleure… Pourtant, cette réaction est normale.

Peur

Même si cela peut sembler irrationnel, de nombreuses personnes en deuil vivent dans la peur d’un nouveau suicide : les parents ayant perdu un enfant craignent qu’un autre de leurs enfants ne commette un tel geste et remettent en question l’éducation prodiguée à leur famille, les partenaires de vie des défunts se méfient de l’amour, de peur que leur nouveau conjoint ne les abandonne, etc.

En conclusion, si vous vivez un deuil après le suicide d’un proche, ce que vous venez de lire vous effraie peut-être. Allez-vous vous en sortir ? Serez-vous heureux à nouveau ? Oui, mais le chemin vers l’acceptation sera long et ardu. Votre deuil s’étalera peut-être sur plusieurs années, mais la souffrance finira par s’apaiser, sans jamais disparaître totalement.

Accepter cette décision de votre proche, reconnaître que les causes sont multiples et complexes puis admettre qu’une part de mystère subsistera toujours, tout en conservant l’amour et l’estime que vous lui portiez, sont les premières étapes vers la guérison.

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